lundi 20 septembre 2010

récit du dimanche et galère des jours fériés

Dimanche 19 septembre
Je suis libre jusqu’à 14h, car après je me suis engagée à aller d’abord chez la tante, puis à aller manger chez les grands parents ensuite.
D'abord quelques photos du centre ville.

moderne/ancien


je ne peux pas vous lire ce qui est écrit, désolée

le restaurant Fish et sa scultpure géante


Je décide d’aller au parc Meriken en centre ville (en fait, juste derrière l’hôtel où on était) pour étudier. En fait, de parc il n’y a presque que le nom. A peine quelques arbres, et on peut imaginer que fut un temps il y avait de l’herbe, mais la chaleur a tout emporté. Par contre, il y avait une sorte de brocante/ vendeurs. On y trouvait de tout, neuf et d’occasion. Beaucoup de vêtements surtout. J’y trouve quelques petites boucles d’oreilles (neuves je vous rassure) à quelques centimes, une vieille carte postale et une reproduction d’estampe japonaise pour égayer la chambre un peu vide.


on voit souvent des gens en costumes pour faire de la pub, comme ici ce bibendum


un bateau posé au milieu du parc, on peut monté à hauteur du pont, mais pas dedans


Le musée de la marine est ouvert (alors qu’il est marqué sur leur site qu’ils ferment le dimanche). Je peux y rentrer gratuitement avec le pass que la fac nous a donné. Cela ressemble beaucoup dans l’idée au musée des transports de Londres : beaucoup de maquettes de toutes les tailles, et de jeux pour les enfants. Il y avait d’ailleurs énormément de monde et presque que des familles.
  
la structure du toit du musée

Le musée porte mal son nom car il couvre tous les transports : la première salle est dédiée aux bateaux, avec 3 figures de proues du XIXème siècle ; puis l’exposition continue avec des explications sur le port de Kobe et le tremblement de terre de 1995, ainsi qu’une expo photo sur les sauveteurs en mer.




voici la ville de Kobe

J’ai aussi découvert à quoi ressembleront les bateaux du futur japonais : des aéroglisseurs. Il y en a un modèle d’exposition dans le port de Kobe.

Mais la salle la plus remplie est celle des trains, avec trois maquettes (dont une énorme) de circuits. Les enfants peuvent conduire les trains à tour de rôle (il faut prendre un ticket, et attendre son tour), on leur donne même une casquette de conducteur, qu’ils gardent ensuite.


L’autre grande partie de l’expo est une rétrospective des moyens de transports au XXème siècle, et débouche (allez comprendre la logique) sur une expo de motos.
devinez à qui j'ai pensé en prenant la photo

Mais j’ai surtout aimé les deux robots « intelligents », utilisés dans les chaines de fabrication d’usines. Un est capable de faire tenir des objets en équilibre, l’autre de résoudre un rubik’s cube en un très peu de coups. Evidemment, devant la vitrine des robots il y a les mêmes objets pour que les gens puissent essayer. Je n’ai vu personne réussir mieux que les deux robots.
 


En voulant me diriger vers le centre commercial du port pour prendre le train pour rentrer, j’ai croisé énormément de gens (que des hommes, bien sur) avec des appareils photo pro- ce qui est très rare ici. Et en arrivant à Harborland, j’ai enfin compris ce que faisait là tout ce monde, ainsi que le groupe de jeunes en vêtements bizarres que j’avais vu auparavant répéter en groupe quelques mouvements de danse/ arts martiaux.

C’était le festival de Yosakoi, une danse contemporaine japonaise en groupes mixtes. La musique est contemporaines, des fois proche du rap au niveau du rythme, assez rapide et agressif. Un des membres du groupe chante/parle au micro pendant la performance. C’est assez fabuleux à voir. Mais double malheureusement : 1/ je n’avais pas beaucoup de temps devant moi ; 2/ je n’avais pas le zoom pour l’appareil photo non plus. J’étais frustrée.






J’espère maintenant pouvoir en voir d’autres mais c’est une danse d’été. Et tous les grands festivals ont lieu en août.
Le tout premier groupe que j’ai vu était composé de très jeunes enfants. A suivit un groupe de femmes dont la majorité étaient assez âgées. Elles ont donc fait un jeu de mots pendant leur présentation entre kawai (mignon) et kowai (effrayant). J’étais heureuse de comprendre au moins ça. J’avais fait remarquer la similitude à Ayaka qui n’avait pas remarquée. C’est un truc d’étrangers de confondre des mots comme ça. Mon grand problème les premiers jours était de ne pas mélanger Ittadakimasu (bon appétit- vaut comme remerciement pour le repas préparé) et Ittekimasu (ce que l’on dit avant de quitter la maison- l’équivalent de  « à plus »).


Revenons à notre festival. Le meilleur groupe a été celui de l’université d’Hokkaido. Ils avaient une énergie (genki) étonnante.





 Et d'autres groupes:




Après ça, déçue de devoir partir en plein milieu (mais la lumière commençait à déchoir), je me suis perdue en allant à la gare. Il y a plusieurs compagnies de train au Japon (comme en Angleterre d’ailleurs). Il y a dans la région 3compagnies : Hanshin, JR et Hankyu (celle que je prends avec mon pass). Mais toutes ne passent pas par les mêmes gares. En fait, non, je rectifie, toutes passent par les gares du même nom (du moins pour les plus grosses stations), mais il y a différents bâtiments selon les compagnies. Et en fait, d’où je l’ai pris, il y a 10 bonnes minutes de marche entre la gare de Kobe-city (JR) et Kosoku-Kobe (Hanshin et kanhyu). La galère.
j'ai malgré tout trouvé en chemin quelque chose que je voulais vous montrer depuis un moment: les barrières de travaux japonaises

Un peu en retard je suis arrivée chez la tante. J’ai fait des photos du bébé.
Puis j’ai profité d’une heure de répits pour faire les devoirs pour lundi. Il faut bien si je veux garder ma bourse.
Et j’ai rejoint Ayaka chez ses parents pour faire leur rencontre ainsi que celle de ses frères. Ils ont une belle et grande maison traditionnelle japonaise en haut de la colline (on y vient à pieds, on ne frappe pas). Ayaka m’a fait visiter le rez-de chaussé, habité surtout par sa grand-mère -un peu gâteuse j’ai cru comprendre. C’est l’image que l’on a d’une maison japonaise. Des pièces vides, des tatamis au sol, des portes en papier, et dans une des pièces un altar en mémoire aux ancêtres. A l’étage, on change de siècle. Deux pièces, une cuisine/salle à manger/ salon (c’est le premier canapé que je vois dans une maison japonaise) tout en longueur. Et une pièce avec tatamis qui sert à discuter, et à jouer pour les enfants. Quand j’arrive tout le monde est en effervescence. Les enfants jouent avec leur oncle, et tout le monde aide à la cuisine et à mettre la table. Je rencontre sa mère (je connaissais son père qui était venu nous chercher en voiture à l’hôtel après la cérémonie), et ses deux jeunes frères ; le plus vieux d’entre eux avec sa femme et ses deux enfants : un garçon un peu plus jeune que Kota et une petite fille d’un an et quelques. L’autre frère- qui a l’air assez jeune par rapport à Ayaka- est célibataire. Max pense que la précision n’est pas innocente.
J’ai surtout beaucoup parlé avec la belle sœur qui a un anglais parfait. Elle a vécu 10 ans aux Etats Unis, à Chicago. Et, -quel hasard !- a étudié à l’université d’Illinois, celle d’où la majorité des étudiants de notre échange viennent.
Ils ont tous étaient super gentils et ont tout fait pour que je me sente à l’aise. Au début j’avais les mains qui tremblaient de peur de faire une bêtise à table, pas pratique avec des baguettes…. Mais les grands parents sont aussi cools que leurs enfants. Au début j’ai copié Ayaka. Les légumes sont posés d’abord dans notre assiette avant de les manger alors que l’on met le poisson directement dans la sauce soja et dans la bouche. Mais à la fin du repas, je crois que j’étais encore la seule à utiliser des baguettes.
J’ai fait des photos des enfants- surtout de la petite qui est mignonne comme tout, sauf qu’elle hurle dès qu’elle voit le chien de ses grands parents (ici aussi les enfants disent ouah ouah pour désigner le chien).
En tout cas, les repas de famille se ressemblent tous. Beaucoup de bruit, trop de nourriture, des heures à table.
On a eu le droit à une profusion de plats (comme cela se fait au Japon, les plats sont au milieu et on se sert). Des sushis (poisson cru), des boulettes de viande, des travers de porcs (je n’ai pas eu le courage ni l’appétit de les goûter), de la salade, des légumes au four oignons, champignons et poivrons), des sortes d’énormes bulots cuits dans une sauce brune amère, et des coquilles saint jacques cuit à table sur des petits réchauds (c’était vraiment délicieux). Ils n’utilisent pas une bougie mais dans ce qui ressemble à un photophore, il y a une sorte de pierre bleu/vert poreuse  sur laquelle ils posent l’allumette et qui fait de hautes flammes pendant longtemps. Je n’avais jamais vu ça. Mais cela marche très bien.
On a eu du vin blanc (chardonnay chilien) en fin de repas. Les garçons ont tourné à la bière et le grand père au saké avant ça.
Et une fois la table débarrassée, il ya eu le dessert (ce qui est rare ici). Le comble : une buche aux marrons. Je ne pensais pas en trouver ici. Avec, du raisin. Les fruits sont tellement chers que l’on en sert toujours aux invités. J’ai appris qu’un très beau cadeau est d’offrir une mangue (c’est le fruit le plus cher que l’on peut trouver ici).
Quelques précisions sur les fruits. Je vous ai déjà expliqué comment se mangeait le raisin. Mais hier soir, comme un des frères (désolé je n’ai pas réussit à mémoriser les prénoms) en a mangé sans enlever la peau, je me suis dit que je pouvais faire pareil- par habitude et par fainéantise. Ce n’était pas une bonne idée. C’est très amer et la peau est dure. J’ai mangé les grains suivants épluchés. La chair des raisins a un goût proche des nèfles. C’est étrange.
Autant leurs légumes sont tout petits- surtout les concombres- autant leurs fruits sont énormes. Rarement vu de tels grains de raisins. Et les pommes que l’on mange au petit déjeuner, idem. Mais madame Nakamura-prof de français à Konan University- nous a appris que ce n ‘était pas des pommes, mais des poires du Japon. Cela explique le goût de poire que je leur trouvais. Mais je pensais plus à un croisement d’espèces, car la chair est plus ferme que nos poires, plus proche en texture de la pomme justement.
Arrêtons là ces considérations culinaires pour rapidement vous raconter les mésaventures de la journée avant que le sommeil n’envahisse trop mon cerveau.
Aujourd’hui est un jour férié au Japon. C’est le jour de respect des anciens. Sauf que les universités, elles, ne ferment pas. Les étudiants japonais ont même repris les cours de leurs vacances d’été aujourd’hui.
Jour férié, signifie horaires de train modifiés. On avait vérifié à l’avance avec Maxime, et les horaires étaient les mêmes que les week-ends, donc moins réguliers, mais un train toutes les 10 minutes environ malgré tout. Cependant, il y a eu un changement sans que l’on comprenne ce qui se passe. Pour aller  à l’université on a un changement de train à faire. Rien de plus facile, il suffit de monter dans celui du quai d’en face. Sauf qu’aujourd’hui, en face, ce n’était pas notre train. Mais on s’en est aperçus trop tard. En fait on est montés dans le train d’une des autres compagnies, dont les lignes ferroviaires dévient ensuite. Et on s’est retrouvés pas du tout au bon endroit, à hauteur de la fac, mais proche de la mer au lieu d’être proche de la montagne (Kobe est une ville bloquée entre la mer et la montagne, donc tout en longueur).
On a du retourner à la station principale pour changer, forcément on n’a pas pu (encore cette histoire de bâtiments différents pour la même gare. Avec nos pass nous étions bloqués dans la gare).  On a du revenir encore plus sur nos pas, attendre longtemps un train avant de pouvoir arriver à la fac. Le trajet de ce matin a duré 2h tout juste (au lieu de 45minutes). Du coup, on a raté une partie du cours, et l’examen. La prof (une nouvelle, car on en a une différente tous les jours de la semaine, et que c’est notre premier lundi de cours). A été vraiment très gentille et compréhensive.
Mais imaginez que le soir, cela a recommencé…. Cette fois- ci, c’est surtout la fatigue qui nous a joué un mauvais tour. En fait le train s’est arrêté à la station du centre ville et a fait demi-tour sans que l’on s’en rende compte. Ce n’est qu’arrivé une station avant la fac que l’on a pu changer. Et avec encore des changements inhabituels à faire ensuite, mais là on était attentifs. Encore une heure et quelques de perdue dans les transports. C’est fini, plus jamais je ne vais en cours un jour férié…
Oyasuminasai (bonne nuit)