Vendredi 10 septembre
C’est le grand jour ! Rencontre avec les familles.
Je suis installée à mon bureau pour l’année pour écrire. La journée à été longue et stressante avec la cérémonie, mais tout s’est bien passé. Le matin, tous bien habillés, on s’est assemblés dans la salle de réception de l’hôtel, pour la photo de groupe. Puis on a eu beaucoup de temps d’attente avant que les familles n’arrivent.
Professeur Flowers au centre en bleu (directrice cette année du programme d'échange
M. Nagasaka, directeur du KIEC
Aki au centre, avec d'autres membre du KIEC
The "Asian picture"
The boys picture
La suite a ressemblé aux cérémonies de mariage japonais traditionnels. Les familles étaient en ligne derrière un paravent, nous de l’autre coté dans le même ordre. Un professeur japonais appelait les familles une par une, P.Flowers nous appelait nous, et on se retrouvait au milieu du hall pour les premières salutations brèves. Kota, le petit garçon de la famille m’a donné à ce moment là une carte de bienvenue qu’il a faite (avec un texte de plusieurs lignes en anglais). Puis nous passions dans une troisième salle, accueillis par un orchestre de jazz. Là, on s’asseyait sur les chaises disposées autour de la salle (au milieu de laquelle se situait le banquet) pour discuter. Cela a été le moment le plus dur, pas facile de se comprendre, beaucoup de bruit, le gamin qui ne tenait pas en place. Puis on a eu plusieurs discours de nos professeurs et du président de l’université. Puis on a pu manger, et à nouveau des discours, ainsi que nous qui devions nous présenter un à un depuis la tribune en japonais à toutes les familles. Mais avant cela, un des professeurs à voulu me présenter le « chairman » de l’université pour parler des quarante ans de l’université François Rabelais.
Au cours de ces deux heures, la discussion est devenue plus facile, moi réussissant à prononcer quelques mots en japonais, et Ayaka se souvenant progressivement de l’anglais. Mais c’est surtout avec Kota que cela a progressé le plus vite. J’ai réussit à le séduire avec la chanson « Trois petits chats », dont il connait maintenant déjà le premier couplet. Après, il ne m’a plus quitté, il a même faillit monter sur scène avec moi.
Vers 2h30, on nous a libérés. Le grand père est venu nous chercher en voiture et nous a emmenés de suite à la préfecture pour faire ma carte de résident et les papiers pour la sécurité sociale. Puis il nous a déposés devant chez Ayaka. C’est un quartier de petites maisons dans le style traditionnel (bien qu’elles soient récentes). Une très belle maison, pas aussi petite que ce que prétend Ayaka. Cela l’est bien évidemment selon les standards européens car nous avons des meubles larges. Ici, dans le salon il n’y a qu’un fin meuble pour poser l’énorme télé LCD et un piano (Kota apprend à en jouer depuis plus d’un an). Sur le sol des tatamis, et des coussins en forme de siège (très confortables) posés sur le sol. Un énorme placard dans lequel sont rangés les jouets. La cuisine est grande, lumineuse et ressemble à n’importe quelle cuisine européenne. On y prend tous les repas.
Au bout du couloir d’entrée qui dessert le salon et la cuisine (reliées entre elles par une porte- ce ne sont que des portes en bois coulissantes), il y a la salle de bain. Elle est composée de deux pièces. Dans la première il y a l’évier et la machine à laver ; une porte en verre poli s’ouvre sur un espace carrelé avec douche et bain. Ici on prend sa douche dans la pièce elle-même et non pas dans la baignoire (on n’y rentre qu’en ayant pris une douche avant pour être propre, car le bain est souvent coulé pour toute la famille. La toilette se fait le soir). La baignoire est petite, presque carrée, mais très profonde.
A gauche de la porte d’entrée des escaliers en bois mènent à l’étage. Il y a les toilettes à gauche, la pièce de repassage en bout de couloir et ma chambre à coté. C’est une chambre de taille plus que correcte. Avec un grand lit, un placard encastré avec des étagères et une tringle, un miroir en pied, un bureau, une étagère, un tableau d’affichage, un petit meuble avec une télé, un petit séchoir et un aspirateur. Sans oublier bien sur un ventilateur pour la nuit et la clim pour la journée. (il y a la clim partout, souvent même trop froid, mais sans cela l’air devient très humide. Mais cela coute très cher donc on l’éteint la nuit). J’oubliais, j’ai aussi un nounours (un singe blanc) avec un message écrit sur un cœur accroché autour du cou (welcome to our family).
Il y encore au moins une porte, la pièce où ils dorment j’imagine, mais je n’ai pas été invitée à entrer, donc je ne sais pas.
Dans l’après midi j’ai pu défaire mes valises, me reposer un peu et jouer avec Kota (j’ai révisé les couleurs en coloriant avec lui). Après manger il m’a même fait faire un test de kanjis, auquel j’ai lamentablement échoué.
Il commence l’école en avril prochain (l’année scolaire n’est pas la même. Cela commence en avril jusqu’en juillet, puis ils reprennent de septembre à janvier). Pour le moment il va en maternelle (c’est à part de l’école primaire ici), dans l’établissement où sa grand-mère enseigne. Mais dès la maternelle, ils savent lire et écrire couramment les kanas (les deux syllabaires japonais utilisés, un pour les mots d’origine japonaise, l’autre pour les mots empruntés à d’autres langues). Puis ils apprennent progressivement les kanjis (symboles chinois beaucoup utilisés en japonais).
Kota semble doué pour les langues, il parle quelques mots d’anglais, me comprend la majorité du temps et à mémoriser aujourd’hui de l’espagnol et du français. Il faut dire que depuis qu’il a 2 ans, il y a tous les ans un étudiant étranger (dans son cas Hawaïen à chaque fois) qui vit avec lui et lui apprend un peu d’anglais.
Le père est rentré vers 7h. Il parle moins bien anglais que Ayaka, mais je comprends déjà mieux qu’en début d’après midi (la petite sieste a surement aidé). Il est aussi très gentil. On dine tous ensemble. Au Japon, tous les plats sont mis sur la table au même moment et on se sert dans l’ordre que l’on veut. On a mangé deux types de salade : une européenne (laitue, tomates cerises, mais), une autre plus asiatique (carottes, soja, champignons), ainsi que ce qui ressemblait beaucoup à de la ratatouille avec des morceaux de poulet, de la charcuterie, et du pain (une fois pas jour, Ayaka remplace le riz par du pain, généralement au petit déjeuner). On a également bu du vin rouge chilien. L’ambiance est très décontractée, cela me rassure, j’ai moins peur de faire une bêtise. On fait la vaisselle tous ensemble.
Après le repas, je leur ai offert leurs cadeaux. Tout le monde a eu l’air de vraiment apprécier.
On se couche de bonne heure. Je n’ai pas besoin de mettre le réveil demain. Espérons que ce sera à nouveau une nuit sans interruptions.