dimanche 12 septembre 2010

Cuisine française et musique traditionnelle japonaise font bon ménage le dimanche

Dimanche 12 septembre

Je prends à nouveau le petit déj’ toute seule, pas plus mal vue que je suis mal réveillée. Je propose à Ayaka de préparer à manger ce soir. Elle me montre un livre de cuisine française (en japonais) qu’elle a acheté en sachant qu’elle recevait une étudiante française. Elle a été à Paris il y a plusieurs années de cela, et à même étudié le français deux ans à l’université, mais ne se souvient de rien.

Du coup, dans la matinée on part tous en courses acheter ce qu’il faut (moutarde, œufs) pour faire un gâteau au jambon et des crêpes. Sur le chemin du retour, Ayaka reçoit un coup de fil de sa tante qui nous invite à passer pour voir sa fille qui est venue de Tokyo avec son mari et son bébé de neuf mois. Ils habitent un appartement dans la rue principale. Comme d’habitude, je galère à enlever, et surtout remettre mes chaussures à la porte (pas facile avec les lanières, ici ils ont tous des chaussures ouvertes justement). Le plus dur est surtout de les enlever en étant dos à la maison (on se tourne vers la porte pour signifier à ses invités que l’on ne reste pas- mais la même chose se fait à la maison). Salutations. Puis on se lave les mains, avant d’être invités à entrer dans la pièce principale. Ici, comme la cuisine est petite, la table à manger est dans cette pièce principale. Après avoir joué avec le bébé par terre (tout se fait à terre. Quand j’ai offert les cadeaux à ma famille, ils se sont assis par terre pour les ouvrir, il y a des tapis dans toutes les pièces par-dessus le parquet, ou des tatamis), on nous invite à passer à table pour manger du raisin. Ce sont d’énormes grains de raisin noir. On les épluche à moitié avant de croquer dans la chair, puis on recrache les pépins et on laisse le reste de la peau dans la petite assiette posée devant nous. Entre chaque grain, on s’essuie les mains sur une petite serviette humide qui nous est distribuée (comme pour les sushis, mais je crois que j’ai oublié de le préciser. Je m’excuse mais il y a tellement de choses….).

Je me rends compte que ce n’est pas le grand père qui est venu nous chercher vendredi mais l’oncle. Sa femme (une des trois sœurs de la mère d’Ayaka) est professeur d’anglais et donne des cours à Kota. Une autre de ses tantes est le professeur de piano de Kota. D’où j’étais assise je pouvais voir la pièce à coucher et les futons sur le sol. Normalement, ils sont rangés au réveil. Mais je suis dans une famille pas très regardante. A la maison aussi, j’ai vu qu’ils dormaient dans la pièce du fond (la porte était ouverte alors j’ai jeté un rapide coup d’œil), les futons posés par terre.

En sortant de chez eux, on passe par une petite boutique de nourriture. La plupart des boutiques (exceptions faite des grands enseignes) sont ouvertes sur la rue. Il y a d’ailleurs beaucoup d’étals qui dépassent sur le trottoir, surtout de la nourriture ou des boissons. Les glacières sont souvent mises dehors.

On ne mange pas dans la rue au Japon, donc on est rentrés à la maison. Ils ont pris deux morceaux différents par personne de pâte de riz (très gluant, sans goût) ; la première était mise sur un bâton en bois et frite, au moment de l’acheter la vendeuse l’a trempé dans la sauce soja et l’a posé quelques secondes sur un réchaud qui était dehors. Cela fait énormément de fumée. Cela se mange entouré d’une feuille d’algue qui colle à la sauce.

Le deuxième est un ovale de cette même pâte mais entouré d’une poudre jaune qui au goût me fait penser à de la pâte d’amande. Le tout n’est pas mauvais. On m’a donné les noms mais j’ai oublié. Il va falloir que je me promène avec un petit cahier. Prochain achat.

A deux heures je les ai accompagnés à un concert de musique traditionnelle donné à l’école de Kota. C’est juste à coté de la maison, mais il y a une énorme cote à monter.


je suis dos à l'école. les gens sur la photo sont les organisateurs du concert

L’école est gigantesque. Il y a une énorme cage pour un lapin (trois fois la taille d’une niche pour un chien), des jeux très hauts, et un grand terrain de baseball (le sport préféré des japonais. L’équipe de Kobe est les Tigers).

la cour de l'école maternelle


entrainement de baseball le dimanche après midi (ce n'est pas la photo qui est prise de très loin, ils sont vraiment très jeunes ceux là)

Dans une petite salle, ils ont installé des chaises pliantes devant une petite scène où il y a un piano. Ce sont des chants accompagnés au piano, suivis d’un bref récital de piano. J’ai beaucoup aimé les chants qui sont très proches de l’opéra- de l’opérette pour un. Après une dizaine chansons (début 20eme siècle environ, donc ce sont plus des chansons populaires que traditionnelles) qui ont duré environ 40 minutes, la chanteuse est descendue de scène et a fait chanter tout le monde. Dans le programme qui nous était distribué, il y avait les paroles de 6 chansons. Ayaka aidait Kota à suivre quand c’était écrit en kanjis qu’il ne connaissait pas, cela m’a permis aussi de mieux suivre. Mais après le concert, les gens ont commencé à déplacer les chaises, sortir des tables et les installer en cercle. Puis ils ont sorti des boissons et des choux à la crème. On a aidé, puis on s’est installés. C’était une réunion de quartier pour faire connaissance, mais Ayaka n’était pas au courant. On a ensuite tout rangé. J’ai commencé à aider, mais un vieux monsieur m’a fait signe d’arrêter. Ils me considèrent comme un invité.

les voisins

la chanteuse en robe de concert (elle s'est changée ensuite pour le gouter)


la salle de concert/ surement autre chose mais je ne sais pas quoi, avec bien sur Kota au centre

 
En sortant, on s’arrête faire quelques photos aux jeux dans la cour, avant de rentrer.




un voisin

Ce soir c’est moi qui prépare le repas. Kota a remplacé son « Aurora is studying » par « Aurora is cooking», qu’il crie tout aussi fort.

On s’est bien amusés en cuisine. Kota a voulu casser les œufs et mélanger. Du coup on a du aller à la pêche aux coquilles ensuite. Sinon, cela a été marrant, Kota s’est entêté à ne pas vouloir manger avec les mains, et comme il n’y a pas de couteaux de table (que des couteaux de cuisine), il a essayé de couper le cake avec les baguettes. Pas simple. Ses parents n’ont pas hésité à prendre à pleines mains.

Les crêpes, c’est à la demande de Kota. Je les ai faites pendant qu’on les mangeait, ce qui a bien réchauffé la pièce à la température déjà élevée. Ils les mangent avec une boule de glace vanille, des morceaux de banane et du chocolat fondu (tout prêt). Ils connaissaient déjà, mais seulement des toutes prêtes. Forcement ils ont préféré les faites maison. Je pense qu’Ayaka continuera à les faire elle-même, car elle a vu comme c’était simple à faire.

Petit détail que je voulais ajouter sur la vaisselle : elle se fait au savon de Marseille (la douche aussi d’ailleurs, mais ça je ne peux pas m’y faire). Ils ont un lave vaisselle, mais tout petit, qui me fait penser à ceux que j’ai pu voir dans les restos en Angleterre, qui servent à stériliser et non à nettoyer. Donc on nettoie tout d’abord. Mais je ne sais pas si c’est vraiment ça ou juste une manie de propreté.

Après j’ai encore eu droit à un teste de kanjis que m’a fait Kota, et j’ai encore lamentablement échoué… battue par un gosse de 6 ans. Mais de toutes façons il me bat dans bien d’autres domaines, ce soir il faisait des soustractions négatives. Je l’ai aussi vu faire des fractions l’autre jour. Je suis impressionnée par tout ce qu’ils apprennent en cours. Et cet après midi, il a à nouveau révisé les drapeaux du monde qu’il avait commencé à apprendre hier. Quand je pense que c’est en terminale que l’on m’a fait apprendre tous les pays du monde…

 
Demain, test de niveau pour nous organiser en classes. Mardi, rebelote avec un test pour affiner les sous-niveaux et un entretien oral. Un peu stressant car je n’aime pas rater, mais au moins je vais être dans une classe qui me permettre de reprendre les bases. Et mercredi on commence les cours de japonais le matin. La semaine prochaine ce sera les cours de civilisation japonaise. Pour ma part, histoire de l’art japonais (mardi de 4h20 à 5h50 et jeudi de 2h40 à 4h10), et linguistique (lundi de 2h40 à 4h10 et jeudi de 1h à 2h30). Ce qui me laisse deux après midi libres par semaine. De plus on fini les cours du matin à 11h20, sauf le jeudi et vendredi à 12h10. Plus cool comme horaire que ce qu’on nous avait annoncé au début.

Mais par contre, je voudrais rejoindre le club de photos. Cela me permettra de connaitre plus de monde, de pratiquer et de rencontrer des gens passionnés. Contacts, toujours avoir des contacts. Surtout que le directeur du club (selon le professeur Flowers qui voulait aussi s’y joindre) est un photographe japonais reconnu. J’aurai surement besoin d’une lettre de recommandation pour aller faire des recherches pour le doctorat à la bibliothèque nationale à Tokyo. Il va d’ailleurs falloir que je commence à faire une liste de tout ce que je veux faire, car cela va passer vite. Les autres étudiants veulent organiser des sorties en groupes, je pense que je vais me joindre à eux pour les sorties hors de la ville, du moins les premiers temps, que je puisse acheter mes billets de train toute seule.

En attendant, demain matin Ayaka m’emmène à la fac- eh oui comme en primaire, on m’emmène le premier jour… pour éviter que l’on se perde. Et on rentrera ensemble, comme cela je verrai les arrêts dans les deux sens, et surtout, après elle m’emmènera à la banque ouvrir un compte pour que je puisse toucher la bourse. On est vraiment très peu nombreux à l’avoir obtenue cette année, donc je me sens coupable de ne pas parler mieux que cela. Mais j’en parlais avec le professeur Flowers, et elle me disait que les étudiant français nous avions un avantage sur tous les autres, bien que nous ayons un plus faible niveau de japonais, nous avons l’habitude d’apprendre des langues- ce n’est jamais notre première langue étrangère contrairement aux autres, donc on sait apprendre. Et cela m’a d’ailleurs surpris l’autre jour quand plusieurs étudiants ont été étonnés de savoir que je parlais plusieurs langues. Comme eux aussi sont en train d’apprendre le japonais, pour moi, cela allait de soi qu’ils parlaient plusieurs langues. Je n’ai pas réalisé que l’anglais était leur langue maternelle.


Sur ce, bonsoir, je vais aller réviser un peu avant de me coucher.


Quelques photos du quartier

Un de ces fameux distributeurs de boisson, à une rue de la maison (quartier résidentiel)



une des ruelles qui mènent à notre rue. Au fond, c'est la maison que l'on peut voir.
Les gens qui n'ont pas de jardins mettent les plantes dehors. C'est magnifique.



 la rue, en sortant à droite de la maison



la rue, en sortant à gauche de la maison


Photo prise discrètement d'une femme promenant son chat noir en laisse