samedi 15 janvier 2011

Jour de l’an

Vers 11h je vais chercher Shogo à la gare. Son Hakana (kimono pour les garçons) ne fait pas aussi ridicule que j’aurais cru. Néanmoins il était le seul dans toute la ville a en porter un ce soir. C’est la première fois qu’un japonais attire plus l’attention que nous…

Puis on va chercher Max chez lui (il est avec Nicolas, un français qui étudiait dans le même programme que nous il y a 4 ans et travaille maintenant à Osaka). On se rend tous ensemble au temple, où on retrouve ma famille d’accueil. En peu de temps, tous les stands ont étés montés… Quand je suis passée à 11h, il n’y en avait que très peu, et les policiers étaient en train seulement de bloquer la rue principale de Nagata (jusqu’au 3 janvier il y aura des stands tout le long de la rue en plus du temple).

Il y a du monde dans l’enceinte du temple, mais ce n’est rien finalement par rapport au reste de la nuit et au lendemain matin. Le passage à minuit lui-même n’est pas si important.
A minuit, les prêtres sonnent le gong : akemashiteomedetoo (bonne année) ! Ensuite, on s’approche du bâtiment principal du temple pour aller prier. Il y a un filet tendu devant l’entrée avec des poissons (gold fish) accrochés. Les gens essayent de toucher les poissons en lançant une pièce (généralement 5 yen), puis on tape 3 fois dans ses mains et fais un vœu. Après cela, on s’est rapprochés des braseros. Shogo nous a donné à chacun une nengajo (carte de vœux spéciale pour le nouvel an). On s’est promenés au milieu des nombreux stands de nourriture. On trouve de tout : des brochettes de poulet, aux coquillages, des fruits enrobés de chocolat ou de caramel, des beignets garnis de ces haricots rouges sucrés (c’est Nicolas qui nous a fait goûter, en forme de poisson!).
Dans le temple même, il y a aussi les stands habituels. On secoue une boite remplie de bâtons de couleurs différentes. En la retournant, un des bâtons tombe, selon la couleur on te donne un papier différent, avec un horoscope pour la nouvelle année. Ce sont ces papiers que vous avez déjà vus sur plusieurs de mes photos, qui sont ensuite attachés à un fil dans le temple.








Vers 1h30, Ayaka a ramené Kota à la maison. On est restés se promener pendant un long moment, transis de froid. Ce soir, j’ai découvert la racaille de Nagata. Il y avait des « gangs » de jeunes de 1-15 ans, tous cheveux courts teints en jaune, qui picolaient dans la rue et essayaient d’impressionner les gens. Disons qu’ils auraient pu être pris au sérieux (par nous, car pour les japonais ce sont des délinquants) si on n’était pas au Japon. Il y a un groupe qui a marché droit sur Max pour lui rentrer dedans au passage, mais Max ne s’est pas poussé, et le gamin a trébuché et faillit tomber. Bien tenté !
Vers 3h, Max et Nicolas avaient trop froid pour vouloir rester avec nous attendre le lever de soleil. On est donc allés avec Shogo en centre ville pour passer le temps (soleil ne se lève qu’à 7h). Une amie que l’on a croisée en route nous a recommandé le temple d’Ikuta (le principal temple de Kobe. Celui de Nagata fait partie des trois temples principaux de la ville). On y est donc allés, il y avait encore énormément de monde, beaucoup d’alcool et des policiers partout. Après quelques photos, on s’est mis au chaud dans un café juste à côté, où on a pu rester jusqu’à ce qu’ils ferment à 5h. Ensuite, fatigués, on a pris le train jusqu’à Osaka et fait l’aller-retour. C’était juste pour pouvoir être au chaud et dormir un peu. Après tout, on est au Japon, dormir dans le train est tout à fait normal. Le temps de revenir à Sannomiya, le soleil se levait. On s’est dirigés vers le port, et de là, on a pu voir les premiers rayons de soleil percer les nuages. Il y avait beaucoup de monde, car c’est une tradition au Japon de voir le premier lever de soleil. C’est n’oublions pas le pays du soleil levant ! Le soleil, est le premier dieu qui ait été adoré au Japon.

Ensuite, premier petit déjeuner dans un café, avec une petite pensée pour tous ceux qui ont travaillé toute la nuit pour que l’on puisse avoir un café chaud ! Et qui en plus le font avec le sourire.

des lapins partout

Sur le chemin du retour (vers 9h), les boutiques allaient ouvrir avec de longues files d’attente dehors. Ce sont les fameuses « pochettes surprises ». Toutes les boutiques font cela pendant les soldes (même le café où on était le fait). Tu achètes un lot pour un prix inférieur à celui qu’il vaut vraiment, mais tu ne sais pas ce qu’il y a dedans… Surprise ! Je trouve cela génial !
Retour à la maison. A Nagata, il y a moins de monde déjà, mais les stands sont quasiment tous encore ouverts. Ils ont travaillé toute la nuit…


la décoration de nouvel an à mettre sur la porte

A la maison, pas question de dormir. Il y a « brunch » à 11h. Il faut que je tienne éveillée pendant une heure…

les nengajo que Kota a reçues

le tas de cartes reçu le 1er au matin. et ce n'est pas fini!


la carte envoyée par ma fac

On installe une table basse dans le salon, et on mange tous les 4 le repas traditionnel du Nouvel an. Ayaka sort les 3 boîtes qu’elle a préparées, ainsi que le riz spécial (avec les haricots rouges sucrés, le riz est très gluant) qui est censé porter chance pour toute l’année. Il y a aussi les deux boules de pâtes de riz superposées, avec une mandarine posée en haut qui trônent sur la table.



Dans l’après midi, je peux dormir trois petites heures, avant que l’on aille au dîner chez les grands parents paternels. En plus des boites de nouvel an, la grand-mère a préparé un nabe (fondue japonaise) de crabe. Excellent !
Ils m’offrent deux furoshiki, des morceaux de tissus qui servent, à l’origine, à envelopper le bento (déjeuner à emporter), mais qui aujourd’hui sert un peu à tout. Ayaka en a partout dans la maison sur les petits meubles pour éviter qu’il n’y ait trop de poussière.
Retour sous la neige !