Samedi 29 janvier
Semaine longue et fatigante, mais pas tant à cause des cours que de nos sorties. Lundi soir, on a fêté l’anniversaire de Shogo au Yakitori, restaurant où ils servent surtout pleins de poulet. Avec Julien et Shogo, difficile d’aller ailleurs que dans un restaurant de poulet. Ma théorie est qu’à la fin de l’année Julien se transformera en poulet d’en avoir tellement mangé- que ceux qui ne me croient pas regarde Big Bang Theory, la scène de démultiplication de Sheldon ! Mais on hésite tous à savoir si ce sera un poulet ou un œuf. Peut être résoudrons nous un des mystères de l’univers…
Bon, sinon plus sérieusement, c’est le restaurant dont je vous ai parlé plusieurs fois et dont vous avez du voir déjà des photographies (se référer entre autres à l’after de la fête de Noël). Ce restaurant où ils crient tous Irasshaimasu à chaque fois que quelqu’un lève le petit doigt. Ils commencent à nous connaître- la serveuse à essayé de draguer Max.
Cette semaine en cours, on finit notre livre (pas de panique on en a un énorme qui nous attend à la rentrée). Et les derniers chapitres sont dédiés spécialement à la politesse. Entre autres, de nombreuses et complexes structures verbales.
Par example, manger : tabemasu, devient dans un parler poli (donc à des supérieurs ou personnes plus âgées) : taberaremasu ou otabeninarimasu ou encore otabekudasai. Mais ils ont trouvé encore pire, il y a même des mots spéciaux : tabemasu devient : meshiagarimasu. Et on a tous découvert qu’irasshaimasu est le mot poli pour venir, aller et partir. Triple emploi.
Ces mots et structures sont ceux employés dans le langage poli pour parler à quelqu’un de rang plus élevé de lui ou de quelqu’un d’autre. Pour parler de soi et de sa famille, il y a toute une autre série qui cette fois ci, n’accentue pas le haut statut de l’interlocuteur mais nous rabaisse, nous émetteur.
Lundi a aussi été le premier cours sur le cinéma japonais. En gros on regarde un film, puis pendant le temps restant (3h de cours) on discute du film entre nous. On a regardé Rashomon de Kurasawa (1950). Je découvre et j’adore. Du coup, mercredi, après midi cinéma, on regarde chez Shogo Blood throne, du même réalisateur (une adaptation de Macbeth). A la suite, Alice au Pays des merveilles (Disney). Le contraste est violent !
Je suis invitée à rester diner chez Shogo par sa mère. J’appréhende un repas tout en japonais à trois (le frère ado ne compte pas puisqu’il n’a pas levé les yeux de son assiette). Mais en fait, j’ai fait la conversation pendant 2h avec sa mère (passionnée d’art, de littérature, de voyages- elle connait la Touraine). Mis à part quelques mots, et la partie de la discussion sur la politique française par rapport au travail, j’ai réussit à m’en sortir. C’est là qu’on voit combien j’ai pu progresser en quelques mois. Quand je repense à ma première rencontre avec Ayaka, où on n’arrivait pas à se comprendre…
Le lendemain, rebelote. Mais cette fois-ci plateau pizza devant le DVD. Au programme faire découvrir les Disney. Malheureusement, la boutique de location de DVD n’avait plus en stock aucun de ceux que l’on voulait, et pourtant on avait un large programme : Le livre de la jungle, fantasia, la belle et la bête, rox et rouky,… Du coup, en un peu plus moderne : la version moderne (de Pixar ?) du petit chaperon rouge. Quelle crise de fou rire, mais c’est vrai qu’il y a beaucoup de références culturelles très occidentales qui échappent aux japonais.
Vendredi après midi, karaoké. On s’est retrouvé une quinzaine. On était une majorité de français, et du coup on a pas mal chanté en français. Surtout qu’Edith Piaf, tout le monde connaissait, donc japonais et américains ont aussi chanté. Le reste était très pop japonais. Ce n’est que quand je m’apprêtais à partir qu’ils ont commencé des chansons en anglais.
Aujourd’hui, samedi. Après une semaine d’abstinence, je redécouvre le goût merveilleux du thé au gingembre.
Je m’aperçois aussi que je peux lire toute seule Gongitsune et comprendre presque tout (alors que le texte est bourré de kanjis). Gongitsune est le livre du projet de lecture que je fais avec une des profs- j’en avais déjà parlé. Depuis la semaine dernière, je le lis en japonais et doit comparer avec la version anglaises (car il y a plein d’oublis dans la traduction), ainsi que relever les mots importants et les scènes religieuses.
Je ne pense pas vous avoir parlé de l’histoire elle-même. C’est un conte pour enfants un des plus célèbres au Japon, avec Momotaro, l’enfant né dans une pêche. Gongitsune est l’histoire d’un petit renard orphelin appelé Gon. Gon fait de nombreuses bêtises. Mais l’histoire commence le jour où Gon vole les poissons pêchés par Hyoju. Le lendemain, il voit un enterrement au village et apprend que c’est celui de la mère de Hyoju. Il compatit pour cet homme qui est maintenant seul comme lui. Il se dit que peut être, ces poissons étaient la dernière volonté de la mère. Pour se faire pardonner, il vole des poissons au poissonnier et les amène à Hyoju. Le lendemain, il apprend que Hyoju s’est fait battre par le poissonnier qui l’a pris pour le voleur.
Le lendemain et les jours suivants, il dépose devant la porte de Hyoju des marrons et des champignons qu’il va cueillir dans les bois. Hyoju se demande d’où viennent tous ces cadeaux. Un moine lui dit que ce ne peut être qu’un cadeau d’un dieu bienveillant qui le protège. Mais un jour, Hyoju aperçoit Gon. Reconnaissant le voleur de poisson, il prend son fusil et le tue. Ce n’est qu’en voyant les marrons à côté de lui qu’il comprend que c’était Gon qui les lui amenait tous les jours.
L’histoire se termine là. Très beau conte, je trouve.
Aujourd’hui, les garçons ont essayé de réparer mon ordi, et de trouver pourquoi le micro ne marchait pas. Ils ont trouvé !.... Pour la simple et bonne raison qu’il n’y en a pas. L’ordi est vendu partout comme ayant un micro intégré mais c’est une erreur. Plein de gens se sont fait avoir comme moi ! Du coup, j’irai acheter un micro en rentrant de Chine.
Ah, oui, car je pars en Chine du 1er au 12 février. Hong Kong pendant 3 jours, puis Shenzhen et Canton (le sud de la Chine). Je serai là bas pour le nouvel an chinois ! Je ne suis pas sure d’avoir internet donc vous n’aurez sûrement pas d’autres nouvelles avant mon retour.
précision: on est en vacances car ce sont les examens d'entrée pour les bacheliers. Depuis aujourd'hui, les étudiants sont en vacances (équivalent des grandes vacances) jusqu'en mars-avril.
J’ai découvert que le sèche-cheveux d’Ayaka a un diffuseur d’ions intégré ! A savoir si cela marche, je ne sais toujours pas !