jeudi 20 janvier 2011

Fujisan bye bye

5 janvier
Lever de soleil sur le Mont Fuji à 6h. Encore plus joli que le coucher de soleil. Des couleurs magnifiques. (J’avais déjà mis une photo, mais revoici). Après tant de beauté, le sommeil nous a rattrapés. Du coup, pas de petit déjeuner…


A 10h, un des chauffeurs de l’hôtel nous a conduit- sur suggestion de réceptionniste- à l’autre bout du lac, d’où- selon lui- on a une vue magnifique. De là, on a marché le long du lac pour revenir jusqu’à l’hôtel (enfin tel était le plan).
On a fait de nombreuses photos, encore beaucoup marché dans le vent froid (mais rien à voir avec Tottori. Je crois qu’on est traumatisés à vie par Tottori!).

là où on a commencé à marcher. Dans l'arbres des rubans avec des prières.

on trouve aussi un vrai "ema" comme dans les temples, avec le dessin de Fujisan



cette "chose" assez laide, symbolise le mont Fuji et ses "soeurs" du monde entier. Quand quelqu'un trouve une montagne dont la forme ressemble au mont Fuji, le nom de la montagne est gravé sur sur le contour de cette sculpture. Vous voyez les médaillons en bas? Il reste de la place pour 4 copies de Fujisan. Il y en a 252 de répertoriés pour le moment.


les crues du passé

une de plus à la collection


En chemin, on a croisé plusieurs des 9 dieux de la fortune, installés bien tranquillement dans leurs cabanes en bois. Il y a un parcours le long du lac qui les représente tous. Le mont Fuji est un tel symbole, qu’il y a forcément un endroit où prier pas loin- la religion, non disons plutôt la superstition, est tellement prégnante dans la société japonaise qu’il y a des temples ou autels partout.

le premier dieu que l'on a croisé


un Ema les représentant tous

Parenthèse sur la religion : mon sujet de dissertation pour le cours sur les manifestations populaires de la religion au Japon consiste à observer ma famille d’accueil dans ses habitudes religieuses. J’ai discuté à nouveau de religion aujourd’hui et avec Ayaka et avec un ami japonais, et les deux m’ont affirmé qu’ils étaient athées. Oui, mais les deux priaient au temple la nuit du nouvel an, les deux ont suivi le rituels religieux comme tous les autres japonais et vont régulièrement au temple.

Retour au Mont Fuji, dans l’après midi le froid et la faim ont fini par l’emporter, quand nous avons vu une magnifique et gigantesque maison blanche- au style occidental- en bordure du lac, avec une enseigne marquée « café » et « ouvert ». On se déchausse à l’entrée, pour enfiler de comfortables chaussons à fleurs, on s’installe dans une petite pièce remplie de plantes vertes et de fleurs, avec une discrète musique d’ambiance. Au centre une immense table en bois. Mais le long de la baie vitrée, il y a un comptoir avec des fauteuils installés en plein soleil face au mont Fuji. Un bon thé et une part de gâteau. Que rêver de mieux !

une photo volée de l'intérieur

l'extérieur

Lors de cette longue pause au paradis, une autre cliente est arrivée. Etant étrangère et ne parlant pas la langue, on l’a aidée à déchiffrer le menu et à commander. Quand elle est partie, elle a oubliée son téléphone. Shogo a couru la rattraper pour lui rendre. On est ensuite resté un long moment discuter avec la propriétaire, une dame d’âge moyen qui semblait beaucoup s’ennuyer en hiver dans son café. Elle nous a fait écouter le CD d’une artiste originaire de la ville mais qui habite maintenant à New York et revenait ces weekend jouer au pays natal – le bâtiment juste à côté du café est une salle de spectacle). Malheureusement, on repart ce soir.  
j'ai percé le secret japonais pour ces arbres à la forme si travaillée

Après encore un peu de marche, on décide d’être paresseux et de prendre le bus jusqu’à l’hôtel. On recroise la dame au portable. Une canadienne francophone qui a travaillé au Japon il y a plus de 10 ans et est revenue faire du tourisme.
On récupère les valises et un chauffeur de l’hôtel nous conduit à la gare. On en profite pour acheter à boire pour le trajet en bus. Après un dernier coucher de soleil- raté à cause des nuages- sur le mont Fuji, on repart pour une brève escale à Tokyo.
Vers 7h, on est de retour à Shinjuku. Premier objectif : acheter de l’aspirine, je suis malade (forcément, à marcher dans le froid et à se lever à l’aube). Mais sur la route, on trouve la boutique de technologies mentionnée dans un blog français (désolée papa, j’ai encore oublié le nom). Je veux vérifier s’il ne leur reste pas des « paquets surprises » de nouvel an, mais forcément, à Tokyo après 4 jours, ils n’en ont plus. Par contre, le vendeur est un européen (grand et blond, y’a pas de doutes…), mais qui plus est, une français. Quand il a appris que j’étais française (la transaction avait commencé en anglais) il s’est exclamé « tant mieux, cela va faciliter la conversation ! ». Il nous a indiqué un drugstore où j’ai pu acheter des médicaments. Après cela, direction une seconde boutique de technologie (yodobashi camera), et là, toujours pas de lots disponibles. Mais par contre, quelque petites choses inconnues dans ma région lointaine du Kansai : un diffuseur d’ions négatifs (dont j’avais entendu parler par le même blog que ci-dessus) et un « pocket warmer ». Le premier appareil se branche en usb sur l’ordinateur. Son but est de purifier l’air de la pièce. Jusqu’à présent, je ne peux pas vraiment vous dire si cela fonctionne, en tout cas cela fait un bruit de ventilation et la petite lumière s’allume. Au pire, cela fait joli sur le bureau…

voici la boutique. Mais le nom en japonais se lit biku camera et non bigu camera comme on s'y attendrait!

diffuseur d'ions négatifs. Cela ne fait pas très sérieux, je sais...

Le second objet est une version technologique et améliorée (mon avis personnel) des pocket warmer que j’ai vu à Kobe. Les poket warmer (chauffe poche) sont des poches de liquide bizarre qui contiennent entre une et 3 capsules que tu casses en appuyant dessus et qui chauffent le liquide pendant un certain laps de temps. Cela chauffe plutôt fort, car tout le monde évite de les toucher mains nues. Mais ces versions là ne sont utilisables que une ou 3 fois selon le modèle. A tokyo, cela qui j’ai acheté est un carré en métal (couleur rose vif !) avec 2 piles qui se charge par cable usb. On l’allume et l’éteint facilement et il a plusieurs intensités de chauffage. Ces derniers jours de grand froid je m’en suis pas mal servie, et cela marche vraiment bien. La charge ne tient pas très longtemps malheureusement. Ce n’est pas encore un engin de survie…
Après cette pause achats, direction notre but de la soirée, la tour de Tokyo. Selon les japonais elle est plus haute de quelques mètres que la tour Eiffel. Mon ego ne voulait pas le croire, mais bon, j’ai cédé en apparences. Le site de la tour de Tokyo annonce 333m pour Tokyo contre  320m pour Paris. A vérifier.
Quoi qu’il en soit, rien à voir avec la tour Eiffel. Sous la tour de Tokyo, il y a un grand centre commercial avec plein de bars et de restaurants. Ensuite, on paye pour monter jusqu’à 150m (dans les 6 euros). On est arrivés de nuit, la vue était magnifique. A ma grande surprise Tokyo est une ville rouge. Il y a des lumières rouges partout (pour les avions soi disant). Est-ce pareil à Paris ? Je n’en ai pas souvenir.


une maison traditionnelle au pied de la tour

les boutiques dans la tour de Tokyo



On observe la ville depuis un intérieur en moquette bien chauffé derrière des vitres. Malheureusement, il est très difficile d’éviter les reflets des lumières dans les vitres (aucun point en extérieur). De là, on peut repayer pour monter au point le plus haut, 250m (environ 8euros cette fois). De jour, il parait que l’on voit le mont Fuji depuis la tour, mais pour notre part, il avait disparu dans l’obscurité. On a regardé la ville jusqu’à la fermeture de la tour- en gros, on s’est fait virer. Mais heureusement, car on n’avait pas vu l’heure. Et le couloir où on a laissé les valises (dans des coin lockers) ferme à 22h. Malheureusement pour nous, les japonais sont ponctuels. Le couloir était fermé quand on est arrivés. Mais comme on est au Japon, on a demandé à un gardien à la gare, et ils nous ont ouvert pour que l’on puisse récupérer nos valises.
L’ultime quête à Tokyo a été de trouver un MacDo (j’ai honte de l’avouer). On avait 2h d’attente avant le bus (vers minuit), je n’en pouvais plus et il nous fallait internet pour faire la confirmation des billets de retour. On a donc mangé au MacDo.
8h de sauna plus tard (beaucoup, beaucoup trop chand dans le bus), on arrive le matin à Osaka en pleine heure d’embauche. On dirait bien qu’on est en semaine (je perds le compte des jours en vacances). On trouve un café où déjeuner dans les interminables galeries souterraines qui entourent la gare d’Umeda. Puis, tant bien que mal, on arrive à l’ambassade de Chine, car aujourd’hui je dois récupérer mon visa. Contrairement à ce à quoi je m’attendais, rien de plus simple. Pas d’attente, je mets mes billets dans la machine qui me donne un timbre fiscal en échange, je le donne à la fille et elle me rend mon passeport.
Devant l’ambassade, il y a deux personnes âgées avec un poste de musique (musique traditionnelle chinoise) qui me semblent faire de la méditation. Non, non, ils protestent contre la dictature en Chine.
Retour à la maison. Je m’assieds quelques minutes avec Kota et Ayaka pour leur raconter mon voyage puis vais vite me coucher. Au réveil quelques heures plus tard, forte fièvre. Merci petit virus d’avoir attendu que je rentre pour frapper en force.
Dommage qu’un si beau voyage finisse comme ça. L’omikuji avait raison !
Je m’en veux surtout à cause de cette stupide otite d’avoir raté le festival Ebisu à Osaka.