samedi 6 novembre 2010

Festival de l’université- mercredi 3 à dimanche 7 novembre

Le festival annuel est un grand événement ! Mercredi était férié- même pour nous- mais pour les autres jours, tous les étudiants sont libérés de cours- sauf nous qui avons même des exams.
Une magnifique porte représentant les constellations a été installée autour de la porte habituelle en pierre), les clubs ont monté des stands avec de la nourriture à vendre. Les membres du club se promènent dans la fac avec des panneaux en carton autour du cou pour promouvoir leur stand. On ne peut pas faire deux pas sans être abordé, c’est le seul côté lassant du festival…Il y a également un stand de recyclage. En fait, il y a un film protecteur sur les barquettes en plastique dans lesquelles on nous sert la nourriture, si on l’enlève, et ramène la barquette propre au stand, on gagne des cadeaux. On met également à part les baguettes, et on enlève les bouchons des bouteilles en plastique avant de les jeter (ce qu’on ne fait pas habituellement à la fac, mais que l’on fait à la maison).
Il y a également deux scènes, une petite avec des jeux style jeux tv débiles à la japonaise ; l’autre avec des mini représentations des clubs et les matins des jeux également. J’ai vu de mes yeux vu, un gars jouer avec un marteau géant en mousse à ce jeu avec les taupes, sur la tête desquelles il faut taper quand elles sortent. Mais là, pas de taupes, d’autres participants… C’est hilarant. Mais à part ça, on a eu du mal à comprendre ce qui se passait le reste du temps. Les japonais sont doués pour inventer des jeux très excentriques.
J’ai pu assister à une représentation de Kempo (art martial japonais), voir le spectacle des pom pom girls, et plusieurs super spectacles du club de danse, dont une break battle. (wikipedia source : La break dance est une danse qui se pratique en solo ou en équipe, en général au milieu d'un cercle (personnes se disposant en cercle, le danseur dansant au milieu du cercle). Les danseurs dansent chacun à leur tour : ils font des passages. Ayant été à la base développée dans les quartiers difficiles du Bronx, cette danse en a conservé un esprit de gangs. Ainsi les crews se défient souvent les uns des autres: il s'agit de battle. Les deux crews se font alors face et font des passages chacun à leur tour.)
Le jeudi, entre les cours, on est allés dans un des bâtiments de la fac, au jazz café, écouter les groupes jouer. Le niveau varie beaucoup selon les groupes, mais on a entendu quelques beaux morceaux. J’ai également découvert là bas la limonade chaude- pas si dégoûtant que cela en à l’air au nom !
C’est vraiment super ! Cela manque à la fac en France. On retrouve ça en moindre mesure en Angleterre, avec la fresher’s week (la semaine de pré-rentrée), mais les premières années sont exclus de la préparation puisque c’est organisé pour les accueillir. Une de nos prof de japonais (irritée par le bruit qu’ils faisaient pendant nos cours) nous a dit que de son temps, le festival était réservé aux étudiants de dernière année, ce n’est plus du tout le cas. Tout le monde s’implique vraiment, au sein de son club, dans l’organisation générale, la création des décors…. J’aurai aimé que nous soyons complètement intégrés à l’événement… Mais même les étudiants qui sont dans des clubs et ont participé, en ont fait peu : ils ont dansé sur une seule chanson, joué une seule musique au jazz café… comme les étudiants japonais préparent l’événement depuis longtemps il est dur de nous intégrer, surtout que nos semestres ne correspondent pas aux leurs. Ils arrêtent en mars l’année scolaire (il me semble, date à vérifier, mais c’est dans ces eaux là). Mais leur rentrée se fait pendant nos grandes vacances.

Vendredi soir, repas chez Max. on est encore plus nombreux que la dernière fois. Ayaka et Kota sont là, ainsi que quatre dames amies de la mère d’accueil de Max, ses deux petites filles (de 4 et 6 ans) qui vivent là bas quasiment à plein temps, David un italien qui séjourne aussi dans la maison (un autre type d’échange, pas le même que nous), et quelques uns de nos amis communs de la fac : Tim, Mélanie et Julien. On a passé une très bonne soirée. On a beaucoup parlé français bizarrement, car une des dames parlait très bien, et les autres (dont Ayaka) ont étudié le français à un moment ou à un autre et bafouillaient quelques mots. Beaucoup à manger, un bon vin français (mais très peu pour moi, avec les médicaments), beaucoup de vaisselle par la suite, de la musique française (la mère d’accueil de Max est fan de Carla Bruni), et beaucoup de rires entre les cris des enfants, Tim qui a joué Comptine d’un autre été (dans Amélie Poulain) au piano. Il n’en faut pas plus !
Ayaka a envie de nous avoir à la maison pour un repas, elle trouve qu’on fait une belle bande d’amis. J’avoue qu’on ne s’ennuie pas.
C’est un peu l’ambiance du lycée que je retrouve. Une sorte de vie en communauté. C’est quelque chose que je n’ai pas vécu même avec mes meilleurs amis, car tout le monde était toujours trop occupé. Je ne dis pas qu’ici je déborde de temps libre, mais notre statut d’étranger- que l’on porte très clairement sur le front- nous empêche de créer des groupes d’amis en dehors du groupe de ruygakusei (étudiants étrangers). Nos amis japonais se greffent au groupe, plus que nous nous greffons à leurs groupes d’amis. La barrière est encore très haute, et risque de ne jamais tomber si ce n’est avec des japonais habitués aux voyages, aux langues étrangères et aux étrangers eux-mêmes. La différence est nette. Ainsi, dans les familles d’accueil, les petits frères et sœurs des autres viennent de suite nous embêter, alors que dans la rue, Marine- une amie française- a déjà fait fuir trois enfants qui sont partis en courant. Le cas ne m’est pas encore arrivé, mais j’ai eu droit dans le train aux gamines qui chuchotent entre elles en me pointant du doigt.
Dans le quartier, l’intégration se passe sans trop de difficulté. Disons que les étudiants précédents ont du préparer le terrain… Mais quand je dis bonsoir aux  voisines qui discutent dans la rue le soir en rentrant je les entends chuchoter « gakusei » (étudiant) dans mon dos. S’il vous plait, attendez que je sois hors de portée d’ouïe pour les ragots !
Par contre, ma petite poissonnière est curieuse. Elle a demandé à des voisins qui j’étais et mon nom. Ce qui n’a pas manqué d’arriver aux oreilles d’Ayaka, qui du coup m’a dit de ne pas m’inquiéter si elle me parlait. Surtout que les voisines lui ont dit que je voulais apprendre le japonais et que donc je devais parler. J’avoue que je redoute qu’elle m’arrête un matin pour discuter, car je suis rarement très en avance. Pour l’instant j’ai pris les devant, et je la salue quand je passe. On verra quand on entamera vraiment la conversation. Mais cela tombe très bien car j’aimerai leur demander de poser devant la poissonnerie pour une photo. Je suis en train de rassembler une série de portraits…

Journée de samedi-
J’ai passé la journée à regarder des séries Tv sur mon ordi (United States of Tara. Je recommande à tous !) et à lire des BD d’Astérix. Après le repas en famille, soirée coloriage avec Kota. Eh, oui, très productive comme journée, j’avoue. Mais cela fait un bien fou !!