dimanche 5 décembre 2010

samedi à Shikoku-shima

Samedi 04 décembre
On a le droit à une grasse matinée. Le départ n’est qu’à 10h. On part pour deux jours sur l’île d’Awaji. Ce n’est vraiment pas loin, juste en face de Kobe, il y a un pont géant pour traverser. On peut faire ce week end car les parents d’Ayaka viennent d’acheter une nouvelle voiture avec 8 places. Même de l’arrière on voit bien la route car chaque rangée de sièges est surélevée par rapport à celles de devant.
En à peine une demi-heure on est sur l’île d’Awaji. Il nous faut encore une heure et demi environ pour la traverser et prendre un pont identique au premier pour arriver à Shikoku. Shikoku est beaucoup plus grand qu’Awaji, c’est aussi une autre préfecture. Leur spécialité, les udon, des pâtes style noodle (pour ceux qui ne connaissent pas ce sont comme des spaghettis en forme mais beaucoup plus long et servis dans un bouillon). J’avoue que je n’en raffole pas, mais là c’était excellent. On a mangé dans un restaurant au pied d’un temple. Le restaurant lui-même était magnifique, des tables rustiques pour manger, des fenêtres en papier à la japonaise encadrées de bois donnaient sur les arbres d’automne, le toit était en chaume, tout tenu uniquement par des cordes. En plus, un régal. On a tous pris un type d’udon différent, chaud ou froid, à la cuisson plus ou moins longue, et avec des sauces différentes. Pour ma part, j’ai laissé ma famille d’accueil choisir pour moi, et je n’ai pas été déçue. On m’a servi le bouillon (de poisson) dans une immense jarre en porcelaine, on le verse dans un petit bol. Dans celui-ci on ajoute au fur et à mesure les pâtes qui sont servies dans une assiette à soupe.
Mais ce n’est pas toujours comme cela. Ayaka, sa mère et Tomohiro avaient la sauce dans une petite saucière et ils la versaient en complément directement dans l’assiette qui leur était servie. Le grand-père, avait lui les pâtes servies sur un plateau en bambou et comme moi il les passait dans le bol.
Après le repas, on est montés bien évidemment jusqu’au temple. Belle vue d’en haut, dommage qu’il y ait un zone industrielle juste en bas…
Dans l’après-midi on est restés à Shikoku, au jardin Ritsurin. Quoi de mieux à cette saison ! Surtout que l’on a eu un temps magnifique tout le week end ! (on a du dépasser les 20º dimanche car même un pull léger était de trop et en ce moment, peu de temps avant le coucher du soleil il fait encore 15 degrés).
Dans le jardin- à flanc de montagne- trois étangs avec des carpes Koi, des maisons de thé et une multitude de couleurs. Il y avait des enfants de l’école primaire disséminés un peu partout dans le parc qui proposait bénévolement une explication du lieu où ils étaient aux visiteurs. On a appris à faire la différence entre les pins rouges et les pins noirs.
Tout au long de la promenade tout le monde contribue à ma collecte de pommes de pins pour la décoration de la fête de Noël de vendredi prochain.
Le jardin est tellement beau et reposant que tu as envie de ne jamais en partir. Malheureusement, il faut que l’on soit à l’hôtel à une heure précise et il y a plus d’une heure de route pour retourner jusqu’à Amaji. Ce soir on loge au Minami Awaji royal hotel. Et le nom tient ses promesses.
J’ai droit à une chambre gigantesque avec vue sur la mer. Ayaka, Tomohiro et Kota dorment dans une suite japonaise (tatami et futon au sol).
Avant le repas, on descend au Onsen. Les onsens sont des sources d’eau chaude. Celle-ci provient de 1200m sous terre. Il existe au Japon des onsen mixtes mais c’est rare et cher ; car ici on se baigne nu (le Japon est la culture des bains publics). Il y a un bassin intérieur et un bassin extérieur. Tout autour du bassin extérieur, des pommeaux de douche, des tabourets (on se douche assis au Japon), des produits de beauté et des miroirs. On se décrasse bien avant d’entrer dans l’eau.
Le passage par l’air froid est un moment difficile à passer, mais une fois dans le bassin extérieur, c’est le paradis !
Malheureusement, pour à peine 20 minutes d’onsen je reste rouge pivoine pendant longtemps.
On se rend au restaurant au taxi (le grand père veut boire j’imagine). A 6 dans une voiture (plus le chauffeur ! marrant !). J’ai oublié de préciser que les routes sur Awaji sont très tortueuses on est à flanc de falaise.
Au restaurant, on nous a réservé une salle privée, avec une table basse et des coussins autour (le vrai repas japonais !). C’est dans ces moments là que je dis merci pour les cours de yoga qui m’ont habitué á cette posture. Malgré tout les fourmis viennent vite dans les jambes.
Quant au repas, il semble ne jamais finir. On commence par des sashimis de fugu (fines tranches de poisson cru) et une salade de tranches de peau de fugu (c’est croustillant et gélatineux en même temps. Pas mauvais mais pas beaucoup de goût non plus). Ensuite, nabe de fugu. Le nabe, vous vous souvenez c’est la fondue japonaise : la viande/poisson et les légumes sont cuits dans un bouillon. Fugu, champignons, tofu, chou. Excellent.
Le fugu est un poisson à chair blanche. Cuit dans le nabe, la chair reste se rapproche de la viande blanche. Par contre, cuit en beignet comme on l’a eu aussi ensuite (encore plus excellent), la chair s’émiette comme beaucoup d’autres poissons plus courants en Europe. Ce qui est étrange c’est que d’une cuisson à l’autre, la texture change autant.
Quand on a eu fini de tout faire cuire dans le nabe, la serveuse a emmené le plat. Et alors que je pensais enfin avoir fini le repas, j’apprends qu’ils nous ramènent le plat car ils ont fait cuire du riz dans le bouillon et avec des oignons nouveaux (style risotto). Même en n’ayant plus du tout faim, je dois reconnaitre que c’était excellent.
Pendant le repas, les hommes ont bu du saké traditionnel- avec des ailes de poisson que l’on fait brûler dans le bol de saké.
Après le repas, on s’arrête à la supérette du coin pour acheter- je pensais- une glace à Kota, mais ils prennent aussi des gâteaux et bière et me proposent une bouteille de vodka- « pour ce soir » me dit Ayaka, avec un début de mal de tête d’avoir tant mangé je refuse, me voyant mal boire ma vodka seule dans ma chambre ! Mais non, la soirée n’est pas finie, réunion dans la suite, avec bières et chivas ! Je vois pour la première fois du whisky avec de l’eau chaude… (j’ai bien dit vois et non pas bois).