dimanche 5 décembre 2010

dimanche à Awaji-shima

Dimanche 5 décembre
Rendez-vous pour le petit déjeuner prévu à 9h ! Cela me laisse une heure pour profiter du salon dans ma chambre pour avancer de quelques dizaines de pages dans ce classique de la littérature japonaise (la pierre et le sabre de Eiji Yoshikawa) de plus de 1000 pages.
Déjeuner au restaurant de l’hôtel : buffet japonais. Je peux voir la différence avec le buffet de l’hôtel Okura à Kobe qui servait un petit déjeuner plus occidental. Ici je dois être la seule occidentale. J’évite les découvertes hasardeuses le matin (surtout en connaissant les petites routes de montagne qui nous attendent ensuite), et me contente de poisson fumé, de soupe miso, de fruits et de yaourt.
A table, je peux observer la différence entre les générations de japonais. Les parents d’Ayaka font un petit déjeuner typiquement japonais (riz, soupe, légumes divers, poissons et fruits), Ayaka exclut le riz et les légumes (quand je dis légumes, je parle de légumes typiquement japonais, ceux dont je ne me souviens jamais le nom…) ; quand à Kota, il mange du jambon et des frites !
Après le repas, encore une demi-heure de pause. Comme mes affaires sont prêtes, je peux profiter du soleil sur la terrasse ! Quel régal !
Première étape de la journée : le musée Uzushio. Ils appellent cela musée, mais c’est d’abord un petit centre commercial spécialisé dans la nourriture local. Et devinez quelle est la spécialité de cette partie de l’île : l’oignon ! Il en a partout, en chips, en pickle, etc…
Mais on est là pour les deux autres choses. Il y a une salle de cinéma 3D qui explique les célèbres  tourbillons au pied du pont. Ils sont dus à la marée qui produit ces tourbillons dans la mer intérieure. Il y a aussi tout un parcours explicatif, mais tout en japonais forcément !
J’ai préféré, la deuxième partie : un théâtre de bunraku ! Le bunraku est un spectacle de marionnettes géantes actionnées à vue. On a d’abord eu droit à une explication du fonctionnement des marionnettes, puis à une scène d’une pièce de bunraku.
Chaque marionnette est actionnée par 3 personnes, habillées en noir, le visage recouvert entièrement d’une cagoule. La plus expérimentée actionne le visage et la main droite (en passant sa main dans la manche de kimono de la marionnette) ; le deuxième actionne l’autre main (avec un système de baguettes et de pinces) et tient les accessoires s’il y en a ; et le troisième s’occupe des jambes et pieds.
L’effet est tout à fait envoûtant ! Ils recherchent le réalisme bien que les marionnettes soient actionnées à vue. A la fin de la pièce, grâce aux effets de lumière, j’ai cru que les marionnettes pleuraient !
La scène est en contrebas, les marionnettistes ne sont donc visibles que jusqu'à mi-corps. Tout le décor est en perspective. Après la scène, avec deux marionnettes féminines- une mère et une fille séparées, qui se retrouvent mais ne peuvent avouer leur vrai relation- il y a eu un jeu de décors. Ils ont enchainé une trentaine de changements de décors (basé sur des portes coulissantes au fond de scène), mais de plus en plus lointains. La possibilité de perspective est énorme !!!
Sur le côté de la scène, dans une alcôve prévue à cet effet, il y a un chanteur qui fait les voix de toutes les marionnettes et un joueur de Shamisen (instrument à corde japonais).
J’étais contente d’avoir pu presque tout comprendre et pendant les explications et pendant la pièce. Mais il me manquait un morceau essentiel : pourquoi avaient-elles étaient séparée ? Ayaka ne savait pas non plus, on a donc demandé ensuite à un des marionnettistes. Et effectivement, ce n’est pas dit dans cet extrait (une histoire de trésor volé à récupérer sur ordre du Shogun qui les ont- elle et son mari- obligés à abandonner leur fille aux soins de quelqu’un d’autre).
J’ai pu également demander au marionnettiste comment se transmettait leur savoir, s’il y avait des écoles. A ma grande surprise, non, ils se forment grâce aux clubs depuis l’école primaire. Cela commence comme un loisir avant d’être un métier.
Ensuite, direction le pont, pour voir de plus près les fameux tourbillons. Photos souvenirs et on remonte en voiture pour se diriger déjà vers Kobe. On prend d’abord la route nationale. Pause au bord de la route pour acheter quelques sacs d’oignons. Le vendeur m’offre une clémentine- j’avoue, meilleur qu’un oignon !
Ensuite, autoroute. L’autoroute a Japon me semble chère, environ 60 euros pour 2 heures de trajet. Mais comme il y a les ponts à traverser, cela peut fausser la donne. A vérifier ! Par contre, l’essence est moins chère : environ 1.2euros le litre.
On s’arrête dans un complexe commercial à l’allure méditerranéenne (à nouveau beaucoup d’oignons et de souvenirs divers). Il y a un restaurant italien appelé « pont et mer ». Trouvez l’erreur !!
On achète des sandwichs que l’on mange sur place. Il y a une énorme verrière avec des tables, une fontaine et un gigantesque sapin de Noël. On est juste de l’autre côté du pont qui sépare Awaji de Kobe. 45 minutes après on est arrivés, mais comme il était déjà 3h, tout le monde mourrait de faim.
Et le reste de l’après-midi ? C’est le temps qu’il m’a fallut pour vous raconter tout cela !