Après onze mois au Japon, j'ai honte de dire que je ne suis toujours pas capable d'envoyer une lettre toute seule. Je me suis retrouvée bêtement devant mon enveloppe hier. Pour la première, je me suis rendue compte, j'envoyais une lettre du Japon vers le Japon... eh oui, du coup on n'écrit pas l'adresse selon les règles internationales. L'adresse de l'expéditeur et du destinataire ne se placent pas aux mêmes endroits, et l'adresse elle même ne s'écrit pas dans le même sens. De plus, il y a la question de l'écriture verticale de droite à gauche qui ne facilite pas la tâche.
Après quelques moments de réflexion j'ai demandé conseil à une des filles du personnel qui est là dans la poste justement pour aider les gens à remplir leurs papiers. Bon, on s'en est sortis. Espérons que la lettre arrivera. Surtout que je ne connaissais pas les kanjis du nom de famille du destinataire: ma famille d'accueil... la honte!
Autrement, je me suis rattrapée à la banque. Aujourd'hui, je suis allée fermer mon compter en banque. Cela fait un mois et demi que je suis en situation illégale puisque mon visa résident à été annulé et que sans résidence on ne peut pas ouvrir de compte en banque...
Bon passons, ils n'ont rien dit. Toute seule comme une grande, je me suis retrouvée à la banque, à leur expliquer dans un langage digne d'un gosse de primaire que je voulais fermer mon compte en banque (oui, c'est là qu'on se rend compte qu'on n'apprend pas de vocabulaire technique en cours, enfin pas trop). On me fias gentilement remarquer qu'il y a un terme spécifique pour fermer un compte, mais on se comprend, c'est le principal...
Premier problème, je n'ai pas de "inko", le tampon utilisé pour les démarches officielles. Il faut encore leur expliquer qu'à l'ouverture du compte signer à suffit. Bon, ça passe.
Deuxième problème, le code à 4 chiffres. quel code? Celui qu'on m'a demandé de choisir en septembre (dans la pagaille de l'arrivée, et l'incompréhension due tant au décallage horaire qu'à la langue), oui celui dont je ne me souviens pas...
Après en avoir essayé plusieurs et après maintes explications avec la banquière, j'étais prête à lui dire que tant pis, je laissais mon compte ouvert, quand elle m'a demandé si j'avais ma carte d'étranger. Oui! Je lui ai tendu avec mon passeport. Elle est allée voir son chef avec, est revenue avec un bout de papier avec mon code, et m'a dit, recopiez le ici. effectivement, le numero me dit quelque chose... merci madame!
Dans la série, après onze mois au Japon, il y a: je peux mettre mon yukata toute seule (bon c'est un obi déjà noué, mais la majorité des filles de mon âge en utilisent aussi).
Après onze mois au Japon, les enfants me sourient. Ca c'est seulement parce que Max n'est pas là!
et dernier exploit de la journée: après onze mois au Japon, j'ai lu mon premier livre de 200 pages!
Bon d'accord, il n'y a presque pas de kanjis. D'accord c'est écrit un peu gros. D'accord il y a des images. D'accord, il est vendu en librairie au rayon des 4-6 ans. Mais c'est quand même 200 pages!