Lundi 7 mars
Aujourd’hui commençaient les examens de mi-semestre. Pour bien se réveiller le lundi matin, on débute avec l’entretien.
Au programme, deux conversations style jeu de rôle, la première entre un élève et un professeur qui font connaissance lors d’une soirée de présentation des nouveaux étudiants ; la seconde, entre deux amis, dont un donne des conseils à l’autre.
Le premier peut sembler simple, car il s’agit essentiellement de se présenter. Cependant le japonais complique tout. Comme on parle d’élève à professeur, il faut utiliser un langage particulier appelé keigo.
Le japonais a trois niveaux de langue : le style neutre que les enfants parlent depuis tout petit et qui s’utilise avec les amis et la famille ; la forme polie que les enfants apprennent vers 5 ans quand ils sont en maternelle ; et le keigo, composé de la forme de respect et de la forme humble. Les japonais apprennent le keigo vers la fin de l’école primaire. Mais ceux de ma génération ne savent pas l’utiliser et ont beaucoup de mal de ce fait lors des entretiens pour la recherche d’emploi en dernière année de fac.
Le keigo est en fait à la fois un vocabulaire différent et une conjugaison différente.
Par exemple, pour « aller », on dit :
Forme neutre : iku
Forme polie : ikimasu
Keigo, forme de respect (quand on parle de quelqu’un de rang supérieur) : Irrashaimasu
Keigo, forme humble (quand on parle de soi ou de sa famille) : mairimasu
Il y a toute une liste de verbes spécifiques au keigo à apprendre.
Mais on peut aussi utiliser des verbes ordinaires et les conjuguer en keigo :
Prenons par exemple, « écrire »,
Forme neutre : kaku
Forme polie : kakimasu
Keigo, forme de respect : okakaremasu ou okakininarimasu
Keigo, forme humble : okakishimasu
Rien de bien impossible à apprendre me direz-vous. Non, mais on ne peut jamais utiliser cette forme, à part éventuellement entre nous pour s’amuser. Utiliser la forme keigo, là où cela ne convient pas, met les japonais très mal à l’aise.
Pour la deuxième conversation, j’ai pu facilement conseiller « mon amie » de se coucher de bonne heure quand elle est fatiguée, de ne pas passer tant de temps sur internet, mais que dire face à « ma mère ne me laisse rien faire ».